Le lycée Pierre Mendès-France a obtenu de la part de l’organisme européen Erasmus la possibilité d’envoyer en mobilité à l’étranger cinq de ses personnels afin d’effectuer un stage de renforcement (qu’il soit en compétences, en pédagogie ou en linguistique). Grâce à cela, j’ai pu obtenir une bourse Erasmus qui m’a permis de préparer ma mobilité en Irlande (à Dublin) pour participer à un stage
« Content and Language Integrated Learning », que l’on appelle CLIL. L’objectif de ce stage est d’amener les participants à s’interroger sur comment intégrer une langue non-native au sein d’un cours qui n’est de base pas axé sur la langue (dans mon cas : les mathématiques).
Dublin est une ville peu étendue, qui permet notamment d’effectuer la majorité des trajets à pied. Il existe très peu de sites culturels dans la ville, mais l’histoire commune aux Irlandais rend ce pays très chaleureux où il est facile de communiquer avec autrui.
J’ai eu l’opportunité de trouver une auberge de jeunesse non loin de la gare centrale, ce qui m’a permis de me rendre rapidement à divers endroits de la ville. D’ailleurs, j’ai partagé ma chambre avec deux anciens élèves du lycée PMF, qui étaient en vacances.
Nous étions neuf participants à ce stage, organisé par l’organisme Europass Teacher Academy : deux Allemands, six Espagnols, et moi en tant que seul Français. Nous étions soit enseignants ( EPS, Histoire, Mathématiques, Langue..) ou personnel d’administration (proviseur). Une grande majorité était investie, ou a minima cherchait à s’investir, dans l’ouverture à l’Europe de son établissement scolaire à travers divers projets pédagogiques comme le Bachibac, l’échange d’élèves, ou l’accueil d’élèves allophones au sein de leur établissement.
Le stage est composé de cinq demi-journées de travail, chacune commençant à 9h et terminant à 14h.
Au premier jour, notre intervenante (Gillian Cooke) nous a accueillis chaleureusement par une activité dite « ice breaking ». L’objectif étant de « briser la glace » entre les participants en leur dressant un portrait chinois à travers diverses questions à poser à chacun d’entre eux. Chaque matinée a par la suite été consacrée à un type d’activités similaires, mêlant jeu et apprentissage.
Une fois le dialogue amorcé, chacun a eu la possibilité de se présenter et de présenter sa région, son lycée, son histoire culturelle. Dans une ambiance de respect et d’écoute qui perdura tout le long du stage (ce qui permit de mettre à l’aise les stagiaires les moins à l’aise en langue anglaise), chacun eut la possibilité de faire connaître sa région et son lycée.
Le cours proposé par Gillian se décompose en plusieurs parties, dont les principales sont les suivantes :
- Comment intégrer, pour chaque matière, un contenu linguistique abordable par chaque élève
- Comment amener l’élève à vouloir parler une langue qui n’est pas la sienne et à s’exprimer devant ses camarades
- Quel est le type de langage attendu, entre un langage purement pédagogique, ou un langage plus familier mais plus facile à utiliser par l’élève
- Quel est l’attendu en terme d’évaluation : cherche-t-on à évaluer la maîtrise de la langue ou bien la maîtrise du contenu malgré la barrière de la langue
- Sous quel format et quel support peut-on encourager l’élève à s’exprimer et à utiliser une langue non-maternelle.
A chacune des parties est proposée par la suite une activité où chacun doit étudier, à travers divers travaux individuels ou de groupe, l’aspect pédagogique, pratique, ludique… des objectifs cités précédemment. Ces mêmes travaux sont proposés à titre d’exemple pour, par la suite, les retravailler avec nos élèves dans nos cours. L’aspect ludique de chacun d’eux nous a motivés à vouloir les réutiliser par la suite. Bien évidemment, le contexte n’est pas exactement le même que dans une classe : nous sommes enseignants, motivés à vouloir apprendre le contenu des ateliers, et nous ne sommes que neuf, ce qui est loin d’une situation de professeur devant sa classe.
Que ce soit à titre culturel ou professionnel, je garde un très bon ressenti de ce stage à l’étranger. Il était judicieux de la part de l’organisme de mettre en pratique dans leurs ateliers les méthodes qu’elles voulaient promouvoir, vu qu’elles nous ont plu et nous ont donné envie de les réinvestir dans nos classes. J’espère pouvoir mettre en œuvre rapidement ces acquis au service des élèves, et à travers cette mobilité, j’espère être apte à obtenir ma certification en Discipline Non Linguistique cette année.