«The sea is my country à la question de gestion de marketing »
Il est 10 heures, nous sommes la classe de TSTMG 1, soit 29 élèves, et nous entrons dans la salle du cinéma LE CONCORDE de la ROCHE SUR YON. Nous nous installons sur les places vacantes car une autre classe est déjà en place.
Nous savons peu de choses au sujet du film que nous allons visionner : il est court, une heure trente, il traite de la vie des marins à bord des navires de transport de marchandises d’un continent à l’autre. Ce que nous avons compris, c’est qu’il nous faudra rédiger une argumentation à une question de gestion tel que nous avons appris à le faire en classe.
Pour tout dire, nous ne voyons pas comment à partir d’un film sur les conditions de vie des marins nous pourrions écrire sur une question de gestion en lien avec nos cours de terminale STMG spécialité marketing.
Le film est un documentaire. Il est bien filmé ce qui le rend agréable à regarder. En fait, le sujet nous intéresse peu. Mais bon….
A notre retour au lycée, nous sommes confrontés à la surprise de la question de gestion qui nous est soumise « En quoi la mer est un royaume pour les différents protagonistes du film ? ». Par groupe de deux, nous sommes sous le choc. Bavardages à droite et à gauche pour tenter de comprendre ce que l’enseignante attend de nous. Nous tentons de comprendre le travail à faire, nous pensons avoir compris.
Notre questionnement « Doit-on se limiter à des arguments en lien avec l’économie et gestion ? ». Non. Nous pouvons développer des arguments historiques, philosophiques, culturels. Ouf !
Timidement, nous écrivons. Nous écrivons plus ou moins car les idées sont là mais l’argumentation se fait parfois attendre. Voici des extraits de notre réflexion :
Pour les protagonistes, la mer est un royaume car c’est leur lieu d’habitation pour plusieurs mois. En effet, les marins partent pour de longues périodes pour livrer des marchandises dans des ports à travers les continents. On peut dire que la mer est leur royaume car d’une part, c’est leur passion et une source de liberté, et, d’autre part, c’est leur seul environnement durant tout ce temps. Par exemple, RAMIL, un jeune marin dont c’est le premier voyage, était un peu peureux au départ, inexpérimenté aussi. Autre exemple, un marin aguerri raconte la légende des dauphins : à chaque marin qui perd la vie à bord, un dauphin prend possession de son âme. C’est une mer « protectrice »
Laurène, Léa G, Laura, Julie, Marceline, Camille, Manon, Marion
De plus, la mer est un royaume financier pour les marins et les entreprises de fret maritime. En effet, les livraisons de marchandises au niveau mondial s’effectuent en grande partie par voie maritime. C’est une source de réalisation d’activités économiques et de chiffres d’affaires des compagnies de transport. Ainsi, elles versent une rémunération aux marins à bord. Avec ce revenu, plutôt élevé par rapport au salaire moyen philippin, ces marins gagnent assez d’argent afin de faire vivre leurs familles restées au pays. Par exemple, l’un des marins pense utiliser son salaire afin de préparer et financer son mariage lors de son retour aux Philippines. Ce qu’il n’aurait pu faire dans les mêmes conditions si il était resté près de sa famille. Leur pouvoir d’achat est bien supérieur ainsi. Cette rémunération, qui à leurs yeux, est forte, leur fait parfois idéaliser la mer. C’est leur motivation à travailler dans ces conditions-là. Les contrats de travail sont tous à durée déterminée, même si le terme est souvent long. Les salaires sont conclus à la semaine.
Laurène, Léa G, Laura, Hugo, Robin, Julie, Marceline, Océane, Léo, Alban, Antonin, Camille, Manon, Marion, Bilal, Alexandre, Kylian, Angelo, Alizée, Elisa
La mer représente un royaume au niveau éducatif et social que ce soit en relation avec la formation au métier de marin ou en lien avec les relations humaines à bord. Cela représente une expérience incroyable. En effet, c’est un lieu d’apprentissage par l’expérience. Les hommes apprennent les uns des autres sur le métier de marin. Par exemple RAMIL, le jeune marin inexpérimenté, est initié aux différentes fonctions nécessaires à bord. C’est une « formation sur le tas » parfois rude en cas d’intempérie. Il doit s’adapter et accepter les ordres qu’il reçoit. Chacun doit pouvoir compter sur l’autre dans l’exercice de son métier. Il faut que tout soit carré. Donc une hiérarchie est nécessaire : un capitaine, un second, des responsables, des marins exécutants. Un royaume hiérarchique !
Hugo, Robin, Bilal, Alexandre
Ensuite, la mer est leur lieu de vie pendant de longs mois. Se retrouvant seuls, les marins sont obligés de nouer des liens avec les autres marins. Ils créent une forte complicité. Par exemple, lors du passage de l’Equateur, ils ont un rituel que les marins plus vieux apprennent aux plus jeunes. Ce rituel permet aux plus anciens d’opérer un rituel sur le pont afin d’intégrer les nouveaux à l’équipe en place mais plus largement à la communauté des marins. Pour eux, leur navire est une sorte de seconde maison avec, pour famille provisoire, les autres marins. Et, comme à la maison, en dehors de l’exercice de leurs fonctions, les marins ont une vie de famille (cantine, salle de sport, terrain de basket sur le pont, télévision…). Les communications téléphoniques ou par Skype avec leur famille sont souvent difficiles. La solidarité est indispensable, se faire confiance, se détendre ensemble.
Julie, Marceline, Léo, Océane, Yannis, Julien, Raphael, Karim, Alizée, Elisa, Théo, Zoé